Le rapport 2020 de l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications dans les transports et la logistique (OPTL) souligne la prise de conscience de la population, au regard de la crise sanitaire, du rôle important des emplois de la conduite routière tant pour les marchandises que pour les personnes. Zoom sur les métiers du transport qui connaissent des difficultés de recrutement malgré les besoins des entreprises…
Typologie des métiers du transport
Les métiers du transport peuvent être regroupés en 4 grandes catégories :
- le transport sanitaire : ambulancier, auxiliaire ambulancier, régulateur en transport sanitaire ;
- le transport de marchandises : conducteur livreur, conducteur routier de marchandises (messagerie, frigo…) ;
- l’organisation des transports : agent d’exploitation, affréteur, agent de transit, déclarant en douanes ;
- le transport de voyageurs : conducteur (transport scolaire, ligne régulière, tourisme…), agent de planning en transport routier de voyageurs.
À noter que l’AFT, l’organisme de développement de la formation professionnelle transport et logistique, propose en partenariat avec la Région Occitanie des zoom métiers thématiques sur ce secteur jusqu’au mois de juillet 2021 (gratuit, sur inscription, en ligne).
État des lieux de ce secteur d’activité en Occitanie
Le Carif-Oref Occitanie propose une synthèse sectorielle « Transports et entreposage », d’où ressortent les principaux éléments suivants : 90 345 emplois - 10e secteur employeur - 27% d’emplois féminins - 94% d’emplois salariés - 5 064 établissements - 86% d’emplois en CDI
L’OPTL vient également de publier la déclinaison de son rapport 2020 pour l’Occitanie. Il apparaît notamment que le transport routier de voyageurs est celui pour lequel les difficultés de recrutement restent les plus élevées.
Pôle emploi Occitanie a aussi dédié, en décembre 2020, une publication à ce secteur d’activité faisant état des données suivantes :
- 83% des opportunités d’emploi concernent les métiers suivants : magasinage et préparation de commandes, conduite de transport de marchandises sur longue distance, conduite et livraison par tournées sur courte distance, manutention manuelle de charges, conduite de transport en commun sur route ;
- 50% des offres sont concentrées en Haute-Garonne et dans l’Hérault ;
- les métiers en tension étaient les suivants (avant la crise sanitaire) : intervention technique d’exploitation des transports routiers de marchandises, navigation fluviale, pilotage et navigation technique aérienne, conduite de transport de marchandises sur longue distance, conduite de transport en commun sur route.
Les besoins des entreprises non pourvus en Occitanie
Jennifer Le Bihan, chargée du développement de l’apprentissage au sein d’AFTRAL Occitanie, fait part de l’écart qui existe entre les besoins, importants, des entreprises et le manque de candidats : « Nous sommes tout le temps en recherche de candidats, et de nombreuses offres, qui correspondent pourtant à des besoins d’entreprises, ne sont pas pourvues. Ainsi, nous sommes toujours à la recherche de personnes qui veulent devenir chauffeurs, notamment chauffeurs de bus (scolaires, urbains, interurbains) ou chauffeurs super lourd (semi-remorque), et ce tout au long de l’année - la rentrée a lieu en septembre pour les formations diplômantes, même si elle est décalée en février pour certains centres AFTRAL, comme à Perpignan, mais nous recrutons aussi tout au long de l’année sur des titres professionnels, notamment de conducteurs. Le centre AFTRAL de Toulouse, par exemple, travaille avec deux gros employeurs qui recherchent perpétuellement des personnes à former pour rejoindre leurs équipes. »
À noter l’existence en Occitanie d’un groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) spécialisé dans les métiers du transport, qui recrute en permanence pour ses entreprises partenaires, tant en CDI et en CDD qu’en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage.
Des métiers également accessibles aux femmes
« Il y a de plus en plus de femmes, explique Jennifer Le Bihan, même si elles sont encore sous-représentées par rapport aux hommes. Ainsi, des femmes se lancent dans le métier de conducteur de bus parce que cette activité leur laisse du temps pour s’occuper de leur famille, les contrats étant souvent à mi-temps. Ces postes peuvent également intéresser les retraités à la recherche d’un complément de revenu. Enfin, les entreprises demandent les femmes dans les métiers de la conduite parce qu’elles sont plus prudentes que les hommes, et parce qu’elles ont la réputation d’être plus soigneuses avec les véhicules. Il ne faut pas oublier non plus que l’AFTRAL propose des formations qui vont jusqu’au bac+5, donc qui débouchent sur des postes à responsabilités, de management, et stratégiques pour l’entreprise. » ...